Le syndrome du moteur en marche

Et voilà : nous sommes aux portes de la rentrée, et les vacances sont derrière nous. Et voilà : nous venons de vivre un épisode caniculaire inédit ; et dans le jardin au pied de mon bureau, la végétation ne fait pas la maline. Et voilà : les climatosceptiques sont de plus en plus en plus discrets et la terre continue d’être ronde. Le réchauffement climatique fait (presque) consensus ; mais en la matière comme en d’autres, constatons que l’humain est drôlement constitué. J’en veux pour preuve un phénomène aussi fréquent qu’absurde et désespérant, que j’ai nommé le syndrome du moteur en marche.

Mais si, vous savez bien : il s’agit de ces automobilistes à l’arrêt qui laissent tourner leur moteur thermique en attendant que leur moitié fasse les courses, que leur chien ait fini son tour, ou tout simplement que le temps passe. Comme si, à l’inverse de ce qu’on dit couramment, l’intelligence jaillissait de la multitude et la crétinerie s’épanouissait au cœur de l’individu.

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Soit, on peut concevoir que certains souhaitent profiter de leur climatisation (qui, notons-le, en rafraîchissant l’intérieur contribue à réchauffer l’extérieur) ; mais bon, il est tout de même possible de survivre quelques minutes sans ce petit confort qui n’est finalement apparu qu’assez récemment dans nos automobiles… En revanche, j’ai beau faire tous les efforts du monde, j’avoue mon impuissance à comprendre ceux qui laissent leur moteur ronfler avec les fenêtres ouvertes, voire les portes. Sont-ils accros à l’odeur de leur gazole ? Ou j’ai raté quelque chose, ou on frise le grand n’importe quoi, non ?

Alors que nous sommes capables de descendre dans les rues et de nous enflammer pour 10 centimes du litre d’essence en plus ou pour 10km/h sur la route en moins, ça ronronne inutilement et tranquillement sous le capot. Alors que les deux tiers des Français et les trois quarts des 16-25 ans ont peur de l’avenir et sont touchés par l’écoanxiété, nombre d’entre nous jugent superflu d’accomplir un geste aussi simple qu’arrêter leur moteur et polluent en toute insouciance. Alors que l’inflation s’est installée dans notre quotidien et que d’aucuns font joujou avec la disponibilité des énergies fossiles, on crame joyeusement du carburant sans raison.

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OK, vous pouvez penser que je suis un vieux râleur, c’est probablement le cas. Et si je ne suis pas atteint par le syndrome du moteur en marche, je ne doute pas d’être affecté par d’absurdes pathologies et autres mauvaises habitudes… Mais allez, un peu de bon sens et un soupçon d’altruisme : éteignons nos moteurs, sortons faire un tour et profitons de ce qui se passe autour de nous.

Bonne rentrée !

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