Des vacances « pas beau » et une rentrée « cinglé » ?

Il y a quelques jours, j’ai retrouvé une chanson peut-être un peu oubliée (de moi en tout cas), sortie l’année de mes 12 ans, et que j’aime beaucoup.

Et cette chanson – c’est un truc qu’on dit souvent, mais là c’est évident –, lorsqu’on l’écoute, on pense qu’elle aurait pu être écrite hier ou la semaine dernière. Alors j’ai eu envie de vous la proposer pour vous souhaiter de bonnes vacances (ou une bonne rentrée si c’est déjà fini pour vous). Parce qu’elle est réaliste et joyeuse.

Car on va pas se mentir (et on va pas traîner longtemps sur le sujet tant il est évident), on vit tout de même un drôle de moment. Au niveau national ou international, concernant le quotidien ou le long terme, depuis, allez disons quatre ans, ça se succède à un rythme assez inédit. Mais finalement, il y a chez nous, les humains correctement constitués (ou du moins chez une bonne partie d’entre nous), quelque chose d’étonnant, consistant à être pleinement conscients que nous vivons des catastrophes à répétition, tout en restant insouciants au quotidien, en appréciant globalement notre existence, en se sentant globalement contents et satisfaits.

Bon, m’arrête là et je vous laisse écouter cette courte et réjouissante chanson. Quant à mon portfolio, il est toujours à portée de clic.

Bonnes vacances et bonne rentrée !

 

Version originale…

Version familiale bien plus récente…

 

La réalité diminuée

If AI becomes conscious: here's how researchers will know

On n’est pas naïf non plus

L’année 2023 a été marquée par le surgissement de Chat GPT dans le débat public, et avec lui des IA en général. Après une période d’étonnement (au sens littéral, « frappé par la foudre ») voire de stupeur, on s’est aperçu que le terme intelligence n’était peut-être pas si approprié que ça (même si, d’ici quelques années…), et que monsieur GPT allait passer un moment dans le rôle de fidèle assistant avant de revoir ses ambitions à la hausse – tout en sachant que ça allait nous tomber dessus tôt ou tard, on n’est pas naïf non plus.

Vraiment trop docile…

Bon d’accord, l’intelligence artificielle n’est pas à proprement parler intelligente, mais elle est sans conteste chaque jour plus performante, et toujours aussi… désespérément docile. Alors OK, fidèle assistant, mais comment, et de qui ? Tous ceux d’entre nous qui ont essayé Chat GPT ont constaté que selon la demande, la réponse pouvait être tout aussi crédible qu’erronée. La paresse de certains scientifiques qui ont publié quasiment tels quels des articles écrits par leur fidèle assistant dans des revues très sérieuses a finalement été démasquée, mais jusqu’à quand ?

Ils ne sont pas gentils !

Poussons le curseur un peu plus loin… Si ce genre d’anecdote peut prêter à sourire (quoi que…), nous savons que nombre de lascars pas tous très gentils sont passés maîtres dans l’utilisation de la bête docile et de sa puissance exponentielle. Avec eux, la présence de l’IA et de son potentiel de nuisance est déjà devenue presque banale sur les terrains économique, politique ou géopolitique ; alors, prenons acte du fait que la bonne vieille fake news à la papa est en voie de disparition et saluons l’éblouissante et bluffante deepfake. Ainsi, la réalité se dissout dans des océans de gros vilains mensonges, son terrain est rogné par la gloutonnerie des « vérités alternatives » ; et si nous nous sommes récemment émerveillés devant la réalité augmentée, aujourd’hui, constatons l’avènement de ce que j’appelle la « réalité diminuée ».

Car pendant que la réalité augmentée est enrichie par un outil ou un procédé quelconque, la réalité diminuée est affaiblie par des agressions destinées à la faire disparaître.

1984 2.0

J’ai publié il y a quelques années un roman intitulé « L’Usine » (Éditions D’un Noir si Bleu) qui avait été à l’époque qualifié de 1984 2.0. Cette dystopie est basée sur le constat que l’humain est en mesure de s’infliger les pires difficultés, les pires calamités tout seul, que la plupart de ces calamités sont simplement issues de son état d’humain. De la création de systèmes politiques ou économiques aberrants à la mise en œuvre d’armes de destruction massive, il est son propre bourreau : besoin de personne, tout seul comme un grand. Bon, il est aussi capable de l’inverse.

Mais quand même

En communication (comme dans d’autres secteur d’activité, mais quand même), nous avons des questions à nous poser. À la différence du monde de l’information, celui de la communication flirte avec le réel. Il joue de la séduction qui est, il faut l’avouer, une légère distorsion de la réalité. Bien entendu, les outils IA intègrent petit à petit le quotidien des communicants ; ceci dit, nous avons déjà vécu quelques révolutions, ces derniers temps… Alors on fait quoi ?

Et n’hésitez-pas à donner un coup d’œil à mon portfolio, il y a des nouveautés…

Les photos amusantes d'Hilary Campilan réalisées avec l'IA

Photo Hilary Campilan

Le syndrome du moteur en marche

Et voilà : nous sommes aux portes de la rentrée, et les vacances sont derrière nous. Et voilà : nous venons de vivre un épisode caniculaire inédit ; et dans le jardin au pied de mon bureau, la végétation ne fait pas la maline. Et voilà : les climatosceptiques sont de plus en plus en plus discrets et la terre continue d’être ronde. Le réchauffement climatique fait (presque) consensus ; mais en la matière comme en d’autres, constatons que l’humain est drôlement constitué. J’en veux pour preuve un phénomène aussi fréquent qu’absurde et désespérant, que j’ai nommé le syndrome du moteur en marche.

Mais si, vous savez bien : il s’agit de ces automobilistes à l’arrêt qui laissent tourner leur moteur thermique en attendant que leur moitié fasse les courses, que leur chien ait fini son tour, ou tout simplement que le temps passe. Comme si, à l’inverse de ce qu’on dit couramment, l’intelligence jaillissait de la multitude et la crétinerie s’épanouissait au cœur de l’individu.

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Soit, on peut concevoir que certains souhaitent profiter de leur climatisation (qui, notons-le, en rafraîchissant l’intérieur contribue à réchauffer l’extérieur) ; mais bon, il est tout de même possible de survivre quelques minutes sans ce petit confort qui n’est finalement apparu qu’assez récemment dans nos automobiles… En revanche, j’ai beau faire tous les efforts du monde, j’avoue mon impuissance à comprendre ceux qui laissent leur moteur ronfler avec les fenêtres ouvertes, voire les portes. Sont-ils accros à l’odeur de leur gazole ? Ou j’ai raté quelque chose, ou on frise le grand n’importe quoi, non ?

Alors que nous sommes capables de descendre dans les rues et de nous enflammer pour 10 centimes du litre d’essence en plus ou pour 10km/h sur la route en moins, ça ronronne inutilement et tranquillement sous le capot. Alors que les deux tiers des Français et les trois quarts des 16-25 ans ont peur de l’avenir et sont touchés par l’écoanxiété, nombre d’entre nous jugent superflu d’accomplir un geste aussi simple qu’arrêter leur moteur et polluent en toute insouciance. Alors que l’inflation s’est installée dans notre quotidien et que d’aucuns font joujou avec la disponibilité des énergies fossiles, on crame joyeusement du carburant sans raison.

Une Fumée Bleue Et Violette Sur Fond Noir | Photo Premium

OK, vous pouvez penser que je suis un vieux râleur, c’est probablement le cas. Et si je ne suis pas atteint par le syndrome du moteur en marche, je ne doute pas d’être affecté par d’absurdes pathologies et autres mauvaises habitudes… Mais allez, un peu de bon sens et un soupçon d’altruisme : éteignons nos moteurs, sortons faire un tour et profitons de ce qui se passe autour de nous.

Bonne rentrée !

Un coup d’œil sur mon portfolio ?