Le journal interne : bien plus qu’un journal

Une entreprise est avant tout composée d’êtres humains… Cette affirmation vous paraît frappée au coin du bon sens ; pourtant, pour avoir visité de nombreuses organisations de toutes tailles et de toutes sortes, je crois nécessaire qu’on se la remémore régulièrement.

Ces êtres humains, à la différence des machines, éprouvent des émotions, des sentiments, ressentent des besoins d’appartenance ou de reconnaissance, etc. (là non plus, je ne fais preuve ni d’originalité, ni même d’une acuité particulière). C’est pourquoi il est essentiel d’entretenir un lien entre les femmes et les hommes qui composent cette drôle d’entité qu’est une entreprise.

À l’heure où de nombreux secteurs d’activité sont en tension, à l’heure où les individus attendent davantage de sens au travail, où les entreprises se soucient de plus en plus de leur marque employeur, j’ai eu envie de vous parler d’un must de la communication : j’ai nommé le journal interne.

Au-delà du simple média, le journal interne est un formidable outil de cohésion, de transmission ou d’intelligence collective, qui crée un solide sentiment d’appartenance. Ses vertus sont trop nombreuses pour être détaillées ici, et différentes selon le projet et la forme.

Car il existe plusieurs manières de considérer son journal interne. Pour ma part, je suis intervenu sur nombre d’entre eux depuis le milieu des années 1990, de la réécriture à la participation aux comités de rédaction en passant par les interviews, la rédaction d’articles ou encore le choix des sujets. À chaque cas son mode de fonctionnement. Voici deux exemples.

Tout d’abord, POMAGAZINE, que je rédige entièrement depuis maintenant plus de 10 ans (bon sang !) pour… POMA. Ici, le journal est conçu de manière totalement horizontale. Le directeur de la publication et maître d’œuvre est un collaborateur de l’entreprise qui ne fait pas partie du service communication. À chaque numéro, il me présente des interlocuteurs qui me parleront de leur parcours, de leur métier, de leur service ou de leur passion.

Concernant ICEM Inside, magazine du pôle Industrie Centre-Est Méditerranée de VINCI Energies, tout commence par un comité de rédaction animé par le responsable marketing et communication. Le comité en question est composé de certains représentant des 44 entreprises du pôle, ainsi que de la directrice de clientèle de l’agence Trait d’Union et de votre humble serviteur.

« Et les sujets ? », me direz-vous… Eh bien, si le choix est vaste, la sélection doit être rigoureuse : qui sommes-nous, à qui parlons-nous, où souhaitons-nous aller ? Je peux en tout cas recommander de privilégier l’humain même si l’on parle de technologie ou de business, d’évoquer la stratégie de l’entreprise, d’aborder régulièrement sa politique RSE, de laisser toujours une place à une rubrique « Passion », « Loisirs », voire « Jeux »

Je terminerai par la rédaction. Selon l’activité et la taille de l’entreprise, son lectorat et l’objectif poursuivi, il est important d’adapter le ton : institutionnel, proche ou encore humoristique. Chaque détail compte : le rédacteur doit-il s’adresser directement au lecteur en utilisant le « vous » ? Doit-il toujours désigner un témoin ou un intervenant par son nom et son prénom ? Etc. Mais surtout, je crois qu’un texte de qualité demande beaucoup d’empathie. Lors de mes entretiens, je vis toujours des moments intenses avec mes interlocuteurs, car ils sont tous uniques.