Vertige…

Il m’arrive de me rendre sur ce site, et j’avoue être pris de perplexité (et d’un certain vertige).

Quelques bonnes nouvelles, d’autres moins reluisantes… Mais, finalement, qu’est-ce qu’une « bonne » nouvelle ? Qu’il y ait deux fois plus de vélos vendus que de voitures signifie t-il que les gens sont de plus en plus sensibles aux effets de la pollution, ou qu’il y a toujours une quantité considérable d’individus qui n’ont pas les moyens de se payer une auto ? Le nombre d’humains sous alimentés diminue pendant que ceux qui meurent de faim augmente, alors que les personnes en surpoids sont deux fois plus nombreuses que celles qui n’ont pas de quoi se nourrir… qu’est-ce que ça évoque ?  Et que penser du fait qu’il reste moins de 40 ans avant qu’on ne manque de pétrole, 163 ans avant la disparition du gaz de nos sous-sols, et que nous avons encore plus de 412 ans de charbon devant nous ?

Ce qui me trouble peut-être, c’est que ce site nous montre froidement et de manière assez implacable que nous sommes tous interdépendants, réunis dans un espace fini et mortel, et que nous poursuivons imperturbablement notre chemin. Sommes-nous lucides, pendant que nous avançons ?

Une création sans ostentation

S’il m’est arrivé d’écrire ici une ou deux chroniques quelque peu piquantes, voire un tantinet moqueuses ; aujourd’hui, je voudrais rendre hommage à un slogan qui sévit depuis déjà un an, celui de l’enseigne La Halle :

Les Française > La Halle

… qui possède la rare qualité d’être en même temps fédérateur et intelligent. Si l’on s’était contenté d’un sobre (triste et désuet) « La Halle habille les Françaises », le sens aurait été le même, c’est à dire que La Halle se serait définie comme une enseigne en mesure d’habiller toutes les femmes, et qu’elle aurait également représenté une espèce de symbole de la France et du style français. Mais le résultat, lui, aurait été bien différent. En s’adressant directement à sa cliente potentielle, en lui parlant à elle au lieu de plaider pour elle-même, la marque emprunte là un ton optimiste, léger, gai et valorisant, destiné à un large public. Sans prétention, cette formule positionne avec précision une marque qui s’adresse en toute simplicité à une cible qui n’attend qu’une chose : qu’on la comprenne et qu’on l’aime.

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En outre, ce qui n’était qu’une entité commerciale devient un individu, capable de sentiments, de jugement, et même de prendre position en risquant de provoquer le désaccord. Bon,  j’admets que dans ce cas le risque est faible…

Le manager bricoleur

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Avant chaque rendez-vous, comme tout le monde, j’ai pris l’habitude d’aller récupérer quelques infos en ligne au sujet de mon futur Interlocuteur. Ainsi, alors que je me préparais à me diriger d’un pas alerte vers Grenoble Ecole de Management, me suis-je baladé sur la toile pour en savoir un peu plus sur Raffy Duymedjian, avec qui nous allions évoquer l’intérêt de la précision du langage dans le monde de l’entreprise – ou plutôt les dégâts causés par les approximations, les mots et expressions passe-partout du genre « permettre de » « gérer » ou « impacter ». Je suis tombé sur cette vidéo, et je me suis dit que le rendez-vous allait être passionnant.

Outre le fait que le thème est d’une actualité brûlante , on constate qu’un seul mot peut être responsable du succès ou de l’échec d’un concept…

Pendant ce temps

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La politique m’intéresse. L’évolution des idées politiques m’intéresse, la stratégie politique m’intéresse, la communication politique m’intéresse. Et les politiques eux-mêmes, m’intéressent au plus haut point – je parle des quelques hommes et femmes dont les noms sont connus d’une bonne partie d’entre-nous. Toujours sous les projecteurs (et si ce n’est pas le cas, en demande), ils deviennent de véritables objets médiatiques. Les communicants les travaillent comme des marques, et tout en eux n’est animé que par l’envie de convaincre. Sans répit, ils tournent d’estrade en plateau, de réunion en studio avec une seule idée en tête : convaincre.

Et puis il y a la faille. Je me souviens par exemple de Jacques Barrot, ce centriste plusieurs fois ministre qui occupa de hautes fonctions à la Commission européenne. Le 21 avril 2002, un journaliste l’interviewait dans son bureau, et il a soudain fondu en larmes. Salubre authenticité.

Je suis tombé sur cette vidéo juste après avoir posté mon précédent message. Qu’on ne s’y méprenne pas : ce que je veux vous montrer en vous présentant cette intervention n’est pas forcément le fond du message. Je souhaite juste vous faire partager un moment de dignité. Par ailleurs, une partie de ce message est consacrée au mot, au sens, sujets qui me sont chers. Lorsqu’on tord le sens des propos, ce qui arrive souvent en communication, on prend des risques rarement maîtrisés. Et quand il s’agit de politique, c’est à dire du bien commun, les conséquences sont ensuite supportées par tous.

Autre chose. Quelque soit ce que l’on puisse penser de l’homme qui intervient dans cette vidéo, il est habité, indubitablement. Et comme certains tribuns malheureusement de moins en moins nombreux, il est capable de : lyrisme. Le mot est beau, n’est-ce pas ? Je vous laisse juges.

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